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De tempête et d'espoir
Saint-Malo

  • Flammarion - 23 janvier 2013

  • J'ai Lu - Février 2014

Je m'appelle Anne de Montfort.
En cet automne 1761, j'apprends que Jean, mon frère, ma seule famille, a disparu aux Indes. Est-il tombé dans la guerre sans merci opposant Louis XV au roi d'Angleterre, des Amériques à l'Asie ? Croupit-il dans les geôles de Madras ? A-t-il résolu de cherche fortune au service de quelque nabab ?

Je veux, je dois savoir. Comment ? A dix-huit ans à peine, orpheline, sans le sou, sans relations, dois-je me résigner et accepter ce destin tout tracé, le couvent . Et s’il y existait un autre choix, le plus insensé, celui d’embarquer sur un navire, à n’importe quel prix ?

Mon cousin René-Auguste de Chateaubriand, armateur respecté parmi ces messieurs de Saint-Malo, mon ami d’enfance Corentin, matelot de la Compagnie des Indes, mère Saint-Yves, supérieure des Ursulines de Dinan, m’aideront-ils ou me feront-ils obstacle ?

Je n'ai pour moi que ma jeunesse, le prestige de mon nom, ma détermination, et cette devise d'Anne de Bretagne que j'ai faite mienne : non mudera, je ne changerai pas.

Extrait

La côte bretonne ressemble parfois à la fin du monde, quand elle se noie de brouillard. Des lambeaux de terre, des fragments de roche, l’à-pic d’une falaise sombre, l’ombre d’une île semblable à un dragon en sommeil, le ressac assourdi et le bruit qui se meurt en un écho lointain. Le vent s’éteint et les voiles gorgées d’humidité pendent aux vergues comme des oripeaux de sorcière. Dans le cœur des marins gronde encore la terreur de ces monstres jaillis de la mémoire des Celtes. Pourtant ce n’est pas un maléfice qu’il faut craindre, mais la traîtrise d’un écueil affleurant sous la nappe blanche. Depuis la dunette, le capitaine fronce les sourcils, sa longue-vue inutile abandonnée sur le banc de quart.

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