first_books.png

De tempête et d'espoir
Pondichéry

  • Flammarion - 18 septembre 2013

  • J'ai Lu - 7 janvier 2015

Juillet 1763. J’ai traversé les océans, survécu aux caprices de la mer, laissant Saint-Malo à des milliers de lieues derrière moi. Ma quête commence ici, sur le sable brûlant des côtes indiennes.
Comment retrouver mon frère Jean dans ce pays immense dont nul ne saurait dessiner la carte ? Vers qui me tourner, sous ces cieux où la vérité se compose de mille facettes, où tout droit peut signifier n’importe quelle direction ?

Les ruines de Pondichéry, l’opulente Madras, Calcutta, les fabuleux diamants de Golconde, d’indices ténus en bribes de réponses, je suis la trace de Jean. Déserteur pour sauver son honneur, amoureux d’une bayadère… Le reverrai-je un jour ? Peut-être me perdrai-je à mon tour, auprès d’Haydar Sahib, l’aventurier énigmatique qui me guide autant qu’il m’égare, ici où mes croyances sont balayées par les pluies de mousson.

En ces terres écrasées de chaleur, où le parfum des épices renverse l’âme, où les dieux dansent et où les rêves rendent fous, moi, Anne de Montfort, resterai-je fidèle à ma devise,

Non mudera, je ne changerai pas ?

Extrait

Quand pour la première fois j’ai foulé le sable brûlant de la côte de Coromandel, la certitude étrange que j’appartenais désormais à ce pays s’imposa à moi. Étaient-ce les mois éprouvants de voyage, la mort si souvent frôlée, cette fatalité propre à l’âme indienne qui déjà s’installait en la mienne, ou bien une prescience, un de ces instants fugaces où le destin accepte de se révéler ?

Dans l’aveuglement qui anime tout être humain, vacillant sous un soleil de plomb, j’ai chassé promptement cette idée de mon esprit. J’étais venu accomplir mon devoir, avant de retourner vers mon pays natal, couvert de la gloire à laquelle les miens aspiraient sans doute plus que moi.

Quel chemin parcouru depuis ! Il m’a fallu traverser des épreuves sans nombre, connaître le bonheur absolu comme la désolation la plus extrême, pour accepter enfin mon sort, me donner tout entier à cette terre à l’appétit vorace qui, depuis des siècles, a absorbé tant de peuples, tant de dieux, tant d’histoires.

Previous
Previous

De tempête et d'espoir - Saint-Malo

Next
Next

Les Vikings de Novgorod